Comment aider mon enfant à gérer le stress scolaire ?

Article publié le 25/08/2023 par Cours Pertuis. Catégorie : accompagner votre enfant dans sa scolarité.

Le stress ne touche pas que les adultes.

L’école, le collège et le lycée peuvent générer du stress.

D’où vient-il ? Comment le stress affecte-t-il la scolarité ?

Nos 5 conseils pour aider son enfant à gérer le stress à l’école.

Qu’est-ce que le stress scolaire ?

Si l’école, le collège et le lycée favorisent l’épanouissement des enfants et des adolescents, ils peuvent également générer du stress.

Le stress scolaire désigne l’effet global de tous les facteurs de stress liés à l’environnement scolaire : l’école, le collège ou le lycée.

En 1935, Hans Selye, un médecin québécois, définit le stress comme une réaction normale du corps pour faire face à une situation jugée menaçante. L’organisme mobilise toutes les ressources nécessaires afin de surmonter cette situation.

Le « bon stress » améliore donc les fonctions physique et mentale afin d’agir. Généralement, ce stress disparaît rapidement. Dans le cadre scolaire, ce stress est positif car il améliore la concentration et favorise la performance.

 

À l’inverse, le « mauvais stress » est un état de stress qui perdure dans le temps. La personne n’agit pas, le mauvais stress se caractérise donc par l’inhibition de l’action. Le fonctionnement du cerveau est altéré (jugement, raisonnement, attention, mémoire). À l’école, ce dysfonctionnement du cerveau perturbe les apprentissages.

Pourquoi mon enfant est-il stressé à l’école ?

5 facteurs principaux gênèrent du stress en milieu scolaire.

 

a) Une charge de travail trop lourde

L’acquisition des savoirs fondamentaux se traduit par une charge de travail : 

- comprendre une leçon,
- faire les devoirs à la maison,
- préparer les contrôles et les évaluations.

 

La charge de travail est conséquente. Si elle est trop lourde, elle génère du stress.

 

b) Une remarque blessante
Une remarque d’un enseignant, perçue par l’élève comme blessante ou humiliante, provoque une peur de l’enseignant et de la matière associée.

 

c) Le manque de confiance en soi

La confiance en soi se définit comme la perception qu’a un individu de ses propres compétences. Un enfant ayant confiance en lui se perçoit comme capable et compétent.

 

À l’inverse, un enfant qui doute de ses compétences, n’a pas confiance en lui. Un élève manquant de confiance en lui est stressé car il a peur d’échouer.

 

d) La pression de la réussite

Les parents sont pleinement conscients du lien entre réussite scolaire et orientation professionnelle.
Les études en sciences de l’éducation prouvent que l’implication parentale favorise la réussite scolaire. Toutefois, les chercheurs ont également démontré qu’une implication excessive crée du stress chez l’enfant [1].

 

Les parents disent quoi faire, comment et quand. Ils contrôlent intégralement l’environnement d’apprentissage. Ils formulent également des exigences quant aux résultats scolaires. Ils fixent souvent l’orientation scolaire voire professionnelle de leur enfant.

 

Cette pression de la réussite est parfois lourde à porter pour un enfant.

 

e) La confrontation à la violence
L’école, le collège, le lycée ou sur le trajet pour s’y rendre peuvent créer un sentiment général d’insécurité si l’enfant ou l’adolescent est confronté à la violence (racket, agressions, harcèlement).

Comment le stress affecte-t-il la scolarité ?

a) Une charge de travail importante

L’acquisition des savoirs fondamentaux se traduit par une charge de travail importante génératrice de stress.
Ce stress peut aboutir à un désengagement, l’élève, dépassé par la tâche, abandonne et les résultats scolaires s’en ressentent très vite.

 

b) Une remarque blessante qui paralyse
Cette remarque, encore très vive après des années, paralyse l’élève. Il est convaincu d’être nul. Logiquement, il ne fait plus d’effort dans la matière concernée et reporte ses efforts sur d’autres matières ou activités (sportives, artistiques).

 

c) Mon enfant n'a pas confiance en lui

Un enfant manquant de confiance en soi peut réagir de différentes manières.

 

Il se fixe un but d’apprentissage modeste car il perçoit sa chance de réussir comme faible. Mais, en posant un but modeste, les performances se révèlent également modestes.


Il a peur d’échouer donc il ne veut pas prendre le risque de se tromper. Lors d'un contrôle, il est indécis, il doute de sa réponse et finit par se tromper.  Souvent, après le contrôle, de retour chez lui, il trouve la réponse. 

 

Il se sent incapable indépendamment de son habileté réelle : « je suis nul, de toute façon, je n’y arriverai jamais ». Il se décourage, ne croit plus en lui et finit par abandonner. Les résultats scolaires chutent, sa confiance en lui est encore plus altérée, il se dévalorise de plus en plus. Cette spirale alimente le cercle vicieux de l’échec.

 

d) L’enfant travaille pour faire plaisir à ses parents

Lorsque les parents contrôlent intégralement l’environnement d’apprentissage. L’enfant ne travaille pas pour lui mais pour faire plaisir à ses parents. Il se sent obliger de réussir, il a peur d’échouer et il culpabilise à l’idée de décevoir ses parents.

 

Cette peur de l’échec se manifeste généralement lors d’un contrôle. Conscient des attentes qui pèse sur lui, sa peur le paralyse et il n’est pas en mesure de réaliser correctement le contrôle. Il obtient alors une mauvaise note.

 

e) L’enfant confronté à la violence

Face à la violence verbale, physique ou psychologique, l'enfant développe plusieurs troubles menant au décrochage scolaire  : difficultés de concentration, problèmes de sommeil, diminution de l’estime de soi, isolement.

La culpabilité et la honte conduisent soit à un comportement violent soit à un repli.

5 conseils pour faire face au stress à l’école

1- S’organiser et apprendre efficacement pour gérer une lourde charge de travail

Ensemble, faites un point sur son organisation : est-il à l’aise avec son agenda ? Tous les devoirs sont-ils notés ?

Il est impossible de tout d'apprendre à la dernière minute

Expliquez-lui qu’il est impossible de tout faire à la dernière minute. Il doit s’organiser d’une semaine sur l’autre.

 

Pourquoi ? Car c’est ainsi que fonctionne son cerveau. Le processus de  mémorisation s’effectue en plusieurs étapes et sur plusieurs semaines.

 

Souvent, l’enfant est de bonne foi, il travaille. Mais, il ne connaît pas les stratégies pour apprendre efficacement. Montrez-lui ces stratégies et mettez-les en pratique avec lui.

2- Réagir suite à une remarque blessante

 

Essayez de comprendre dans quel contexte la remarque a été formulée.
Lorsqu’un professeur rend un devoir, expliquez à votre enfant que l’appréciation concerne son travail et ne le vise pas directement. Autrement dit, ce n’est pas sa personne qui est jugée mais ce qu’il a écrit.

Il est normal de se tromper

Expliquez-lui que l’erreur fait partie intégrante de l’apprentissage, il est normal de se tromper. Pour réussir, il faut identifier et comprendre ses erreurs. Ensemble, analysez ses erreurs : consigne mal comprise, erreur de raisonnement, manque de connaissances. 


Si la remarque est illégitime et humiliante, demandez un rendez-vous à l’enseignant. Si la discussion n’aboutit pas, contactez le CPE ou le chef d’établissement.

3- Retrouver la confiance en soi

 

La confiance en soi d’une personne se construit à partir de l’évaluation de ses propres capacités et à partir de ce que les autres disent d’elle. L’enfant accorde donc une grande importance aux remarques de ses parents, de ses amis et de ses enseignants.

Prendre conscience de ses potentiels et de ses progrès

Restaurer la confiance en soi d'un l’enfant, c'est lui permettre de prendre conscience de ses potentiels et de ses progrès.


Mettez en avant ses compétences scolaires mais également extra-scolaires.

 

♦ Même face à l’échec,  félicitez-le pour ses efforts. Montrez-lui qu’il n’est pas seul pour apprendre, vous êtes là pour l’aider.

 

♦ L’enfant peut dialoguer avec lui-même en étant positif :  « je sais que je peux réussir » et se rappeler ses succès antérieurs qu'ils soient scolaires ou extra-scolaires.


♦ L’acquisition de nouvelles compétences doit être progressive au risque d’entraîner un échec. Une progression réaliste facilite le développement de la confiance en soi et entraîne une augmentation de la motivation.

Si vous avez des difficultés à établir une progression, nous proposons des stages de remise à niveau.

4- Le plaisir d’apprendre et d’être autonome

 

Tout d’abord, votre enfant doit prendre conscience qu’il ne travaille pas pour faire plaisir à ses parents mais pour lui. Il doit redécouvrir le plaisir d’apprendre et de la découverte.

Le plaisir d’apprendre et de la découverte

Montrez-lui l’intérêt d’apprendre. Par exemple, les maths sont bien utiles pour :
    • calculer le prix de ses achats et payer, 
    • lorsqu’on prépare un gâteau au chocolat : peser les ingrédients et calculer les portions,
    • vérifier le pH de la piscine afin d'éviter que l'eau s'assombrisse.

Comprendre comment apprendre pour gagner en autonomie

Il est intéressant de responsabiliser son enfant et de l’aider à gagner en autonomie. Cela augmentera sa motivation. Avant tout, il doit comprendre comment apprendre. Définissez ensemble l’objectif et les stratégies d’apprentissage. Puis, expliquez-lui l’intérêt de s’auto-évaluer, cela permet de modifier ses stratégies et donc de progresser.


En soi, l’important n’est pas la note mais l’effort et le progrès enregistrés. 

5- Vous pensez que votre enfant est victime de violence

Contacter l’association : Marion, la main tendue :

https://www.marionlamaintendue.com/

 

Sources :

[1] Arapi, E., Pagé, P. & Hamel, C., Quels sont les liens entre l’implication parentale, les conditions socioéconomiques de la famille et la réussite scolaire? : une synthèse des connaissances, 2018, McGill Journal of Education - Revue des sciences de l'éducation de McGill, 53.

 

S. Wilder, Effects of parental involvement on academic achievement: a meta-synthesis, Educational Review, 2014, Vol. 66, No. 3, 377–397.

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